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mais ce ne sont pas celles-là qui se consolent avec des amants. »

Un frisson de vérité court en cette observation.

— Tromper un mari, cela est un jeu d’enfant pour un libertin ou un homme ayant conscience de sa valeur. Le difficile, c’est de pousser une femme à tromper l’amant qu’elle s’est donné par caprice ou par amour, dans la liberté de son cœur ; cela est peut-être immoral en réalité, mais l’entreprise a sa gloire, car faire faillir une femme à sa faute, la rendre infidèle à son infidélité, c’est une tentative de Don Juan raffiné qui réclame des qualités peu vulgaires.

— Si, au cours de Son Altesse la Femme, j’ai fréquemment parlé de Son Excellence l’Amour, si j’ai montré le temple d’Eros, c’est que le dieu Cupidon est le premier grand ministre de notre souveraine — un ministre bizarrement parlementaire qui gouverne toujours avec la gauche, en dépit de la raison, et qui laisse errer sa politique aveugle dans tous les casse-cous des folies du cœur ; — un mi-