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rément non : — cette corruption, issue du bien-être, fruit des lassitudes et des dégoûts, perversité innée développée dans la ouate, l’oisiveté et l’ennui, est un piment ajouté aux douceurs ordinaires et à l’unifor- mité du bonheur. Le vice mondain est indestruc- tible, il dessèche le cœur et ne le féconde pas, il rend impitoyable ; c’est un feu que rien n’apaise et qui fait stérile même l’amour qu’il inspire.

Quelqu’un a proclamé cette vérité inquiétante pour les maris et les amants jaloux : La beauté, c’est à tout le monde. Je crois bien. Relisez l’his- toire de la belle Paule. Les capitouls la décrétèrent d’utilité publique.

Semblables aux aéronautes qui jettent du lest et encore du lest pour rebondir plus haut, toujours plus haut, une femme s’élève davantage dans le ciel de son amour par les concessions successives qu’elle fait, par les prétentions qu’elle lance dans le vide par-dessus bord. Elle ne se donne jamais mieux