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lité harmonieuse de leur costume, par la crânerie de leur allure, par l’attirance enfin et le charme ineffable de leurs mignonnes personnes. Ce n’est pas qu’elles soient belles comme les Grecques, majestueuses comme les nobles Romaines, découplées comme les Vénitiennes, angéliques comme les Anglaises, sveltes de forme comme les Péruviennes, frisques et flambantes comme les Espagnoles, plantureuses et blanches comme les Flamandes ; mais elles ont mieux encore, car la Parisienne a un peu de tout cela dans l’essence propre de sa beauté qui est de ne pas avoir de type accusé, de caractère spécial, comme si sa mission était de ne pas blaser le goût des féministes qui vivent dans ce peuple heureux et artiste jusque dans sa corruption.

Napoléon disait : Une belle femme plaît aux yeux, une femme gaie plaît à l’esprit, une bonne femme plaît au cœur ; or, cher ami, la Parisienne réunit le plus souvent ces trois qualités maîtresses ; sa beauté ou plutôt sa gentillesse distinguée met éternellement son darling en appétit d’aimer ; sa gaieté vibrante, rarement commune et toujours pittoresque, est comme la fleur et le parfum de notre santé morale ; sa bonté naturelle, profonde et désintéressée, affecte tous les dévouements câlins, tous les héroïsmes, toutes les servitudes sublimes.

Tu comprends que je n’entends pas parler ici des courtisanes, des petites frôleuses ou capitonneuses,