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Son Altesse La Femme

En attendant : Adieu, mon livre ; je t’abandonne à ce Public avec lequel je viens de te mettre aux prises si loyalement ; tire-toi de la presse, de la foule, de l’opinion, le mieux que tu pourras ; tu m’as aidé à vivre intellectuellement, alors que je te donnais le jour dans la solitude, enfermé en moi-même pour mieux te mettre hors de moi ; tu m’as procuré plus d’heures délicieuses que les échos de ta publicité ne pourraient jamais m’en donner ; avec toi j’ai vécu loin des ridicules, des pauvretés, des extravagances de ce monde où tu vas entrer. Fais-y ton chemin lentement ; puisses-tu être assez heureux pour te réjouir de l’approbation de tes lectrices. — Va donc glorieusement dans ta robe fleurie du boudoir au salon, de l’alcôve à la bibliothèque, et surtout ne t’avise point d’être modeste… La place ici-bas est à ceux qui s’affichent. — Adieu encore et merci… je te veux oublier.


O. U.



Cul-de-lampe : Un angelot referme un livre où l'on apperçoit une femme nue
Cul-de-lampe : Un angelot referme un livre où l'on apperçoit une femme nue