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qu’on venait d’inaugurer ; elle avait jeté une bourse d’or au gardien, encore novice, afin d’obtenir cette tête sanglante et défigurée. — Après avoir assisté aux apprêts lugubres de l’exhumation, — elle rentra chez elle, munie de son doux et sinistre fardeau enclos dans un sac, et ayant tout préparé pour la funèbre mise en scène qu’elle réservait à Saint-Just, elle avait absorbé un poison subtil et foudroyant qui lui permit de rendre avec ivresse son dernier soupir sur les lèvres exsangues du cher guillotiné. »

Telle fut une grande citoyenne française, inconnue, conclut le narrateur. — Ne croyez-vous pas, ajoutait-il, qu’il y aurait un roman superbe à écrire sur cette anecdote ignorée de la Révolution française ?

Certes, aïeul vénérable, je le crois bien !… Mais ayant préparé la besogne et fourni le sujet, je passe très volontiers la main aux honorables cuisiniers du feuilleton populaire.


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