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remarqué, laisse à la maladie des intervalles. Il n’y a qu’un jour dans la semaine et quelques quarts d’heure tous les matins qui lui soient réservés, et c’est autant qu’il en faut pour avoir des indisposi- tions à la mode. J’aime beaucoup mieux cette rou- tine, car on sait à quoi s’en tenir et l’on n’a pas la douleur d’étendre une dame crier, au milieu de son jeu, qu’elle se meurt et que tout est perdu, comme cela arrive à tant de dames qui ne sçavent pas dis- tribuer leurs journées. »

Ne nous voilà-t-il pas admirablement renseignés, d’une manière claire et succincte à la fois, dans cette langue charmante, spirituelle et concise qui est le propre des écrivains, même de second ordre, au siècle dernier ? Impossible de tracer un tableau qui reste mieux en tête, qui soit plus expressif et plus démonstratif. Tous les ouvrages sur le xvuie siècle, toutes les analyses amarivaudées, les portraits, les dissertations, les études où chevauche la vanité d’un commentateur ou d’un historien, tous les essais hérissés de recherches ne valent pas le xvin0 siècle lui-même, qui est assez près de nous, assez palpitant encore, pour se montrer à notre temps dans toutes ses manifestations, grâce à sa littérature qui a fouillé, remué, mis au jour sous mille formes originales ou des plus hardies les moindres coins, les petits retraits de sa vie sociale, de sa politique, de son art et de son libertinage.