Page:Uzanne - Son altesse la femme.djvu/149

Cette page n’a pas encore été corrigée

répand des parfums à profusion. Les couleurs se présentent à la vue ; on se barbouille avec le pinceau et l'on se rend rouge comme la crête d’un coq ; on applique quelques mouches ; on se nettoie les dents ou l'on en ajoute trois postiches, mais qui paroissent dans tout leur naturel. Telle est la matinée des beaux jours de la Dame en question, si vous ajoutez qu’on baise un serin, qu’on caresse un chien, que, d’intervalle en intervalle, on gronde une femme de chambre, et qu’enfin on donne un coup d’éventail, mais coup tout mignon sur les doigts indiscrets d’un abbé poupin qui assiste régulièrement à la toilette et qui veut trop tirer parti des écarts d’un peignoir volage.

« Le Dimanche, notre aimable personne marmotte quelques oraisons, mais avec une vitesse incroyable, et ne s’entendant pas elle-même. Ce jour est pour les spectacles. Le Lundi se passe toujours en visites ; le Mardi en repas ; le Mercredi est livré tout entier aux promenades, et le Jeudi à un petit voyage à la Cour ; le Vendredi coule agréablement dans la société des gens d’esprit, des hommes à bons mots et des poètes à épigrammes ; enfin, le Samedi ne manque jamais d’apporter la migraine, et l’on a besoin d’une journée de cette espèce, car elle sert à chasser les importuns et à ne laisser entrer que les personnes que Madame veut voir.

« Cet arrangement, du moins comme on l’aura