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pas que le sçavoir peust compatir avec les affaires de sa famille, ne se mesloii d’aucuns soins domesti- ques ; mais pour Sapho, elle se donnoit la peine de s’informer de tout ce qui estoit nécessaire pour sçavoir commander à propos jusqu’aux moindres choses. »

« De plus, Damophile non seulement parle en stile de livres, mais elle parle toujours de livres, et ne fait non plus de difficulté de citer les autheurs les plus inconnus, en une conversation ordinaire que si elle enseignoit publiquement dans quelque académie célèbre.

<( Ce qui rend encore Damophile fort ennuyeuse, est qu’elle cherche mesme avec un soin estrange à faire connoistre tout ce qu’elle sçait et tout ce qu’elle croit sçavoir, dès la première fois qu’on la voit : et il y a en effet tant de choses fascheuses, incom- modes et désagréables en Damophile, qu’on peut asseurer que, comme il n’y a rien de plus aimable ny de plus charmant qu’une femme qui s’est donné la peine d’orner son esprit de mille agréables con- noissances quand elle en sçait bien user, il n’y a rien aussi de si ridicule ni de si ennuyeux qu’une femme sottement sçavante. »

Voicy donc, dès le début de ce chapitre, la Pré- cieuse estimable et sa contrefaçon, la Précieuse ridi- cule en présence. J’ai teneu à sortir de Cyrus ces deux mesdaillons bien distincts car ils sont plus