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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE


fis autant, n’ayant rien qui me retînt ailleurs, et j’allais me coucher sans songer à mal, lorsque la fantaisie me vint, heureusement, de visiter mon observatoire, faute de quoi je perdais le spectacle le plus curieux qui se puisse imaginer.

Ma tante, en camisole de nuit, assise dans un fauteuil qui me faisait face, éclairée en plein par une lampe posée sur une petite table, était occupée à relire la lettre de son mari.

Cette lettre renfermait, à ce qu’il paraît, des choses bien tendres, car la lectrice avait le visage et le regard fort animés : tout à coup, son œil se ferme, sa tête s’appuie languissamment sur le dossier du fauteuil ; sa main gauche, qui tenait la brûlante épître, la dépose sur la table, tandis que sa droite, tout doucement abaissée, s’empare de la chemise, qu’elle relève d’un mouvement insensible, et cependant assez haut pour me