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LETTRE QUATRIÈME


de temps, et cette science que tu acquerras ne saurait manquer de rejaillir un peu sur moi ; je rougis vraiment, moi ton aînée de trois grandes années, d’attendre des leçons d’une morveuse comme toi. Ce n’est pas l’amour de l’étude, l’ardeur au travail qui me manquent, tu en sais quelque chose ; que veux-tu ! c’est l’occasion. Après tout, que peut-on apprendre dans un pensionnat de jeunes filles ? Rien, sinon ce que nous savons si bien toutes deux. C’est quelque chose sans doute, mais que de secrets nous restent encore à découvrir !

Allons, dépêche-toi de devenir savante, et par contre-coup instruis-moi ; j’attends ta prochaine lettre avec impatience. Je me vois forcée de fermer la mienne plus tôt que je ne voudrais ; madame se sent indisposée et me prie de passer chez elle. Adieu, chère petite, songe que je compte sur toi.

Albertine.


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