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LETTRE TROISIÈME

La campagne, d’abord, me plaît, peut-être parce que jusqu’à présent j’ai été enfermée entre quatre murs ; et puis la maison de mon oncle, — je ne dirai pas son château, comme toi, flatteuse, — est vraiment fort agréable, et, de plus, avantage que tu comprendras, renferme une vaste bibliothèque dont je puis user à discrétion, à indiscrétion même, si j’en juge par quelques ouvrages que j’ai parcourus ; pour une liseuse comme moi, ce n’est déjà pas un mince avantage ; aussi, tous les matins, dès six heures, — car il fait ici un temps superbe, — tu pourrais voir ta petite Adèle serpenter à travers les allées du jardin, tenant un livre et s’enivrant d’air pur, de poésie et du parfum des lilas ! Avant de venir à B…, je ne connaissais pas le printemps :


Hôte doux et charmant, frère des fleurs écloses,
Qui fait rougir les fruits et fait ouvrir les roses !