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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Ayant tout lieu de penser que la pièce touchait au dénoûment, depuis quelques jours je ne perdais pas un mouvement des acteurs principaux.

Hier matin, à l’heure où Rose fait la chambre de l’avocat, je me mis à mon observatoire de droite, et là, commodément postée, j’attendis.

Je n’étais pas installée depuis cinq minutes, que Me J… arriva, ainsi que je l’avais prévu.

La conversation, que j’avais grand’peine à suivre, car les deux interlocuteurs parlaient à voix basse, s’engagea aussitôt, très-animée.

Le tentateur, déterminé à vaincre à tout prix, prodiguait les promesses les plus séduisantes ; les mots : toilette, appartement, robes, cachemires, etc., arrivant de temps à autre jusqu’à moi, me faisaient l’effet d’autant de projectiles incendiaires auxquels,