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UN ÉTÉ À LA CAMPAGNE

Je commence à croire que tu auras là un excellent professeur ; je lui prédis, à lui, pour élève, le plus malin démon qui se soit jamais dissimulé sous une enveloppe féminine.

Quelles fatigues, quels périls ne braverait-on pas par amour de la science ! Tu devais être à peindre, perchée sur ton échelle, attendant le bon plaisir de madame la Lune pour sonder les mystères de la grange, mystères, soit dit en passant, dont mademoiselle Esaü ne pourra te fournir la clé, par la raison très-simple que, depuis trois jours, elle a quitté le pensionnat sous l’escorte d’un magnifique carabinier. Oui, ma chère, mon successeur dans les bonnes grâces de Félicie est un gaillard de près de six pieds.

Grand bien leur fasse à tous deux ! Quant à moi, me voilà débarrassée d’elle, et je m’en félicite.

D’abord, je me tuais avec cette fille-là : si