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interviendrait immédiatement et organiserait tout avec une telle précision qu’on se figurerait assister à une cérémonie religieuse. C’est d’ailleurs ainsi que se terminent en général les tremblements de terre, mais, dans le cas qui nous occupe, tous les assistants prieraient avec calme et recueillement, et chacun pour des intentions particulières.

Pour une course d’un quart d’heure au moins, on donne un marc à un fiacre de première classe, et soixante pfennigs à un de deuxième classe. Le premier vous mènera plus vite que le second toujours attelé d’un vieux cheval — aussi vieux que la voiture, disent les autorités, — malade et mal nourri. Il fut de première classe ; puis il déchut au rang de seconde classe, par… reconnaissance pour ses longs et fidèles services !

Pourtant, pour soixante pfennigs, il doit vous mener aussi loin que le cheval de première classe à un marc. S’il ne peut pas effectuer sa course en un quart d’heure, il doit la faire malgré tout pour soixante pfennigs.

Le premier étranger venu peut vérifier les distances, au moyen de la carte la plus curieuse que je connaisse. Elle est publiée par le gouvernement, et s’achète à très bon marché dans tous les magasins. Chaque rue y est indiquée et divisée comme un