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que je vais faire : je connais la mine dont vous parlez et suis édifié sur son immense valeur ; je peux donc en répondre les yeux fermés. Vous allez vendre dans la quinzaine pour trois millions d’actions comptant en vous servant de mon nom ; après cela nous ferons la répartition des actions.

Mon idée lui sourit tellement qu’il se mit à danser une sarabande folle ; dans sa joie, il aurait tout brisé autour de lui si je n’avais apporté bon ordre à son délire en le ligotant.

Il se calma enfin, disant d’un air béat :

— Moi, me servir de votre nom ! mais est-ce bien possible ? Ces riches Londoniens vont se précipiter chez moi pour attraper des actions ; ce sera une vraie course au clocher. Ma fortune est faite maintenant et assurée ; mais soyez tranquille, je n’oublierai jamais que je vous dois mon bonheur, ça, je vous le jure.

En moins de vingt-quatre heures tous les richards de Londres furent sur pied et vinrent chez moi : je les reçus en leur disant tout bonnement : « C’est vrai, je lui ai permis de se recommander de moi. Je le connais, et j’estime sa mine à sa juste valeur ; lui, est un homme de tout repos ; quant à sa mine, elle vaut dix fois ce qu’il en demande. »

Pendant tout ce joyeux temps, je passais mes