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et celui d’où j’écris cet article sont remarquables à plus d’un point de vue. Prenons le chapitre de la décoration, par exemple. En regardant de nouveau autour de moi, hier et aujourd’hui, j’ai noté plusieurs détails qui n’existaient certes pas à bord du navire de Colomb, ou au moins qui laissaient fort à désirer. Voici les portes du grand salon en bon chêne ciré, de trois pouces d’épaisseur. Voici les vestibules avec, aux murs, aux portes et aux plafonds, des panneaux de bois dur également ciré, tantôt clairs, tantôt foncés, d’une même série élégante et délicate, d’un ajustage rigoureusement hermétique ; de belles mosaïques en carreaux bleus y sont incrustées, — quelques-unes de ces mosaïques ne comprennent pas moins de soixante carreaux, — et l’assemblage de ces carreaux est parfait. Voilà bien de hardies innovations. On aurait pu craindre qu’au premier jour de gros mauvais temps ces carreaux ne vinssent à se décoller et à tomber en miettes. Eh bien ! non, il n’en est rien. Ceci est la preuve évidente que l’art de la menuiserie n’a pas mal progressé depuis le temps primitif où les bateaux étaient si mal ficelés qu’à la moindre poussée d’une mer un peu forte, toutes les portes se mettaient à battre. Passons à la salle à manger : les murs en sont ornés de gaies tapisseries, et au