Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.

besques en or qu’il avait pris soin de chauffer auparavant au feu de la galère. S’il faisait chaud, il portait le costume ordinaire de la marine de l’époque : un grand chapeau rabattu en velours bleu, avec un panache ondoyant de plumes d’autruches blanches, retenu par une agrafe resplendissante de diamants et d’émeraudes ; un pourpoint de velours vert tout brodé d’or, avec manches à crevés cramoisis ; une large collerette et des manchettes de dentelles riches et souples ; des chausses de velours rose, avec de superbes jarretières en ruban de brocart jaune ; des bas de soie gris-perle élégamment brodés, des brodequins citron en chevreau mort-né, dont les tiges en entonnoir se rabattent pour faire valoir la coquetterie du bas gris-perle ; d’amples gantelets en peau d’hérétique taillés par la Sainte-Inquisition dans la peau veloutée d’une grande dame ; une rapière au fourreau incrusté de pierreries, retenue par un large baudrier rehaussé de rubis et de saphirs.

Christophe Colomb faisait les cent pas en méditant ; il notait l’aspect du ciel et la vitesse du vent ; il jetait un regard inquisiteur sur les herbes flottantes et les autres indices de la terre prochaine ; puis, par manière de passe-temps, il gourmandait l’homme de barre ; il sortait de sa poche un faux