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la tête de son ennemi qui devient enragé, enfle subitement et quelquefois en éclate.

» À l’appui de cette théorie, voici une anecdote qu’Érasme prétend tenir d’un témoin oculaire : Une personne étendue sur le parquet de sa chambre y faisait la sieste par une lourde journée d’été. Un crapaud, sortant d’une touffe de joncs qui garnissaient la cheminée, lui monta sur la figure et s’accroupit sur ses lèvres. Écraser le crapaud c’était risquer de tuer net le dormeur, insinue l’historien : le laisser là c’était bien dangereux. Après mûre réflexion, on se décida à dénicher une araignée qui avait tendu sa toile au travers d’un carreau. Avec mille précautions, on apporta l’araignée et la vitre à laquelle elle était accrochée et on renversa le tout au-dessus de la tête de l’homme. Aussitôt l’araignée, apercevant son ennemi, se laissa glisser, le perça de son dard et regrimpa bien vite au bout de son fil. Le crapaud se mit à enfler sans quitter sa position. L’araignée revint à la charge sans plus de succès : le crapaud enflait toujours, mais ne crevait pas. À la troisième piqûre, le crapaud, retirant ses pattes de la bouche de l’homme, roula raide mort. »

Notre sage éprouve le besoin de faire cette grave remarque : « Ceci s’applique au côté historique