effort, mais le chef de la caravane m’arrêta net par ces mots :
— Où avez-vous été ?
Je vis à son ton qu’il fallait cette fois ramener la question au terre-à-terre des affaires. Je commençai donc l’exposé de mes démarches, mais aussitôt il m’interrompit :
— Où sont les deux autres ? Nous avons été mortellement inquiets à leur sujet.
— Oh ! ils vont très bien, répliquai-je. C’est ce maudit fiacre que j’avais dû chercher… Venez, je vais y aller tout droit…
— Asseyez-vous ! Vous ne vous doutez pas qu’il est onze heures… Où les avez-vous laissés ?
— À la pension.
— Pourquoi ne les avez-vous pas ramenés ?
— Parce que nous ne pouvions pas porter leurs sacoches. Alors, j’ai réfléchi…
— Réfléchi ! Vous ne deviez pas essayer de réfléchir. Il y a deux milles d’ici à cette pension. Vous n’y étiez pas allé à pied, je pense ?
— Moi ?… Ce n’était pas mon intention, mais c’est tout de même ce qui est arrivé !
— Et comment est-ce arrivé ?
— Voilà. J’étais à la poste, et je me suis rappelé que j’avais laissé un fiacre ici, à m’attendre.