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l’y porter moi-même. La poste était bien plus loin que je ne le pensais. Je finis par la dénicher, j’écrivis mon télégramme et le remis au guichet. L’employé, qui avait une tête rébarbative et était un monsieur fort tracassier, me posa en français un tas de questions si déliquescentes que je recommençai à patauger et que je perdis le nord de nouveau. Heureusement, un Anglais qui passait par là m’expliqua que cet employé désirait savoir où envoyer mon télégramme. Cela, je l’ignorais totalement, car il ne s’agissait pas de « mon » télégramme, mais bien d’un télégramme que j’envoyais pour le compte d’un des membres de ma caravane : je m’évertuai à le faire comprendre à ce maudit employé qui ne voulut rien savoir. De guerre lasse je lui déclarai que puisqu’il était aussi bizarre, j’allais revenir et la lui donner, son adresse !

Cependant je pensai que je ferais bien d’aller, auparavant, cueillir à leur pension les deux personnes qui devaient m’y attendre avec impatience ; il valait certainement mieux suivre le programme que je m’étais tracé et faire chaque chose en son temps : cette réflexion me remit en mémoire le fiacre que j’avais laissé à l’hôtel et dont la location courait toujours ; alors, j’appelai un autre fiacre, et lui dis de descendre chercher le premier et de