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RÉGINA.

moins que tous mes sacrifices te soient profitables, et puissé-je, en assurant la paix de ton existence, n’avoir pas détruit les joies incompréhensibles et fatales de ton cœur !…

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Et vous, Rynold, vous, mon amant !… mon fiancé ! vous que j’ai trahi si noblement, pourrez-vous jamais croire à mon innocence, quand rien ne doit vous la révéler, si ce n’est votre croyance, si ce n’est l’élan de votre cœur ?

Mon passé, si jeune ! si court ! sera donc la seule partie de ma vie où je pourrai m’abriter un instant !… Où se sont-ils enfui ces désirs craintifs, ces pures aspirations qui s’élevaient brillantes de mon âme et devenaient des pensées d’espérance à mesure qu’elles se développaient vers l’avenir… Rynold, que sont devenus en si peu de temps nos rêves de bonheur, nos projets si doux, nos longues et bien-aimées causeries ?… Ah ! rien qu’à leur souvenir je me sens attendrie et prête à pleurer sur moi !…