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RÉGINA.

ô mon Dieu ! et la profanation a retenti sous les voûtes de votre temple, et les orgues saintes ont accompagné, de leurs aecens, les accens du prêtre qui bénissait cette union sacrilège !… Mon Dieu ! un tel forfait a donc pu se passer sans exciter votre courroux, sans qu’un de vos anges ait arraché ma main à cette main impie !…

Ô ma mère ! fallait-il acheter ton repos avec le repos de toute ma vie ? fallait-il payer ta faute avec tout mon bonheur ? Ah ! puisses-tu toujours ignorer mon auguste sacrifice, jouir du bien que je t’aurai fait et m’empêcher ainsi de m’en repentir !… Hélas ! peut-être n’aurais-je pas dû accomplir une immolation si barbare et plus grande que mon courage, mais moins puissante, moins téméraire que mon amour pour toi !

Chère mère ! je ne verrai plus tes traits aimables bouleversés par l’épouvante, ton cœur pousser de mystérieux gémissemens !… Ah ! du