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RÉGINA.

Régina s’aperçut que son bouquet avait disparu dans la lutte.

— Allons, Marengo, fais le mort… Saute pour le roi ! saute pour la Dauphine !

Le maître et le chien étaient en train de se divertir, et Régina en éprouvait un vif soulagement.

Le bruit cessa, la lumière disparut. Homme et chien dormaient sans doute.

La jeune fille poussa doucement les verroux de la porte de communication et tomba sur ses genoux, brisée, anéantie, comme une pauvre colombe atteinte par le plomb meurtrier.

— Ô Vierge ! mère du Sauveur et la mienne ! protège-moi ! veille sur moi !… Anges du ciel ! soutenez-moi ! éloignez la coupe d’amertume dont mes lèvres craignent le breuvage !

C’en est donc fait !… Je suis mariée ! mariée à l’homme méprisable que la justice commanderait de haïr, que le devoir austère ordonne d’aimer… et vous avez permis ce crime,