Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 3, 1829.djvu/63

Cette page a été validée par deux contributeurs.
53
gómez arias.

placée par les plus vives couleurs : te pardonner, Lope ! Theodora peut-elle te refuser quelque chose ? Puis levant vers le Ciel ses mains jointes, elle dit avec toute la candeur et l’abandon d’un cœur passionné : — Oh ! mon Dieu, votre miséricorde est infinie. Puis se retournant, les yeux brillans de larmes de joie : — Cher Lope, pourrais-je ne pas te pardonner ? Le retour de ton amour me fera oublier tout ce que j’ai souffert. Et maintenant n’est-ce pas mon tour d’implorer mon pardon ? — ne vins-je pas ici armée par la vengeance ? — Grand Dieu ! — je suis venue pour te tuer, — ici, — lorsque tu dormais ! — Ah ! pardonne-moi ; je n’étais plus qu’une malheureuse insensée, et…

— Arrête, ma Theodora, ne te reproche pas une action dont je fus la cause ; j’avais bien mérité ta haine. Mais n’en parlons plus. Écoute-moi, chère amie ; écoute, et suis exactement