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gómez arias.

Il pensait avec remords que, pour laver une injure particulière, il avait privé sa patrie d’un de ses plus braves défenseurs ; enfin, comme tout amant placé dans une position semblable, il sentait bien que la femme qui avait d’abord dédaigné ses hommages, les repousserait avec horreur, maintenant qu’il s’était couvert du sang d’un rival préféré. Son esprit ne se nourrissait que de réflexions aussi tristes, car rien ne rend un homme prudent et pensif comme une position périlleuse. Bientôt ils arrivèrent dans la contrée occupée par les Maures rebelles, et leur position devenant de plus en plus dangereuse, leur inquiétude en augmenta.

Cependant Don Rodrigo supportait avec le plus mâle courage sa triste position ; mais son valet, faute d’autre ressource, donnait un libre cours à ses plaintes.

— Seigneur, dit-il en se tournant