Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 2, 1829.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
211
gómez arias.

— Ah ! oui, Madame, reprit Roque d’un air contrit, je conviens que ce fut une triste soirée.

— Mais sais-tu bien, Roque, que tu as de grands reproches à te faire sur cet affreux malheur ?

— Hélas ! Madame, j’avoue que j’ai manqué de courage dans ce moment effrayant ; mais j’ai peut-être quelques droits à votre indulgence, car quel autre parti pouvais-je prendre ?

— Mais il fallait combattre, reprit Theodora avec fermeté.

— Combattre ! s’écria le valet. Eh ! bon Dieu ! Madame, comment eussiez-vous voulu que je me battisse contre une troupe de Maures ? Ils étaient peut-être une centaine. À la vérité, j’avais l’esprit tellement troublé, que je ne puis pas le savoir au juste, mais cela en avait l’air ; et pour le pauvre Roque, que le Ciel a doué d’un caractère si pacifique, penser à combattre une