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gómez arias.

attentivement cette ombre qui, s’avançant lentement, est de plus en plus éclairée par la lumière de la lune, et elle reconnaît son amant, marchant avec cette grâce parfaite qu’elle avait admirée autrefois dans le jardin. Le fantôme s’approche ; elle contemple ses traits, non pas couverts de la pâleur du tombeau, mais animés par le bonheur ; ses yeux brillent du feu de la vie. Il s’avance, il passe, il disparaît ; et Theodora, plongée dans l’étonnement, reste les yeux fixés sur le vide de l’espace que vient de parcourir son amant. À cet étonnement, succéda une sorte d’extase, dont malheureusement elle fut tirée par le son imposant de la cloche d’un couvent voisin qui appelait les moines aux offices de la nuit, et qui, chassant tout rêve de bonheur, la ramena à la triste réalité. Elle chercha encore l’image chérie, mais elle avait disparu, et il lui sembla que tous les