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gómez arias.

dessous d’elle. Elle semble plongée dans le ravissement par ce calme, et renaître à une nouvelle vie au milieu des ombres mystérieuses qui l’entourent : assise à cette fenêtre solitaire, enveloppée par l’obscurité, on la prendrait, à la blancheur de sa figure, pour une statue animée.

C’était Theodora, qui toujours consumée par le chagrin, venait de quitter le lit où elle ne pouvait goûter aucun repos. Ces jardins rappelèrent bientôt à son imagination sa vie passée et la source de tous ses malheurs : c’était dans un jardin et pendant d’aussi belles nuits qu’avaient eu lieu ses rendez-vous avec Gómez Arias, et cette dernière entrevue qui avait décidé de son sort et causé toutes ses fautes. Elle éprouvait une jouissance vague et romanesque à contempler ces objets qui lui parlaient si vivement de son bonheur passé et de ses souffrances