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gómez arias.

sence, j’espère que du moins vous me ferez le plaisir de paraître au dîner.

— Permettez-moi, reprit Theodora, d’avoir encore recours à votre aimable indulgence, pour vous prier de m’en dispenser. Hélas ! je ne suis pas en état de jouir des fêtes, et ma présence ne ferait qu’y répandre la tristesse.

Leonor connaissait parfaitement le cœur humain, et avait une extrême finesse de discernement ; elle pensa donc avec raison qu’elle réussirait mieux à consoler Theodora en cédant à ses désirs, qu’en la forçant à se mêler à une gaieté que son cœur ne partageait pas ; elle consentit donc à ce que Theodora restât dans son appartement, et elle la quitta. La fille de Monteblanco passa le reste du jour à se nourrir de ses tristes pensées, et à se fatiguer l’imagination en cherchant quelle conduite elle devait suivre dans une position aussi embarrassante. Son cœur malheu-