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gómez arias.

Ces gens tristes étaient les Maures ; car quoiqu’ils se fussent soumis aux lois espagnoles, et qu’ils reconnussent le crime de leurs compatriotes, ils n’en étaient pas moins affligés de cette joie causée par la défaite de leurs amis, de leurs frères. En outre, ils étaient déchirés par la honte ; car ils connaissaient le courage supérieur de ceux dont ils étaient en quelque sorte forcés de célébrer la chute. Ils sentaient aussi avec douleur que, bien que traités en compatriotes par les Espagnols, ils ne pouvaient espérer ni l’amitié ni l’estime de ceux qui devaient les regarder toujours comme des ennemis vaincus ; et d’ailleurs cette haine, qui depuis tant de siècles était héréditaire dans le cœur des défenseurs de la croix comme dans celui des serviteurs du croissant, était un obstacle insurmontable pour toute relation amicale entre ces deux peuples. Aussi, tandis que le plaisir sem-