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gómez arias.

prendre quelque nourriture, elle ne cessait de pleurer en pensant à tous ses malheurs passés et au danger qu’elle avait à redouter d’après les paroles de Cañeri. Dans cette triste situation que rien ne pouvait adoucir, les heures s’écoulaient lentement et péniblement ; elle écoutait avec indifférence les paroles de consolation que lui adressait la vieille femme, car elles eussent été vaines dans la bouche d’un ami, et devaient l’être à plus forte raison au milieu des féroces ennemis de sa patrie.

À ce jour si triste succéda une nuit encore plus pénible pour Theodora, qui, malgré ses fatigues et ses souffrances, ne put goûter aucun repos. Le sommeil auquel elle cédait par instant était agité par toutes les terreurs que sa position pouvait lui inspirer. Son imagination fatiguée se créait mille fantômes : elle voyait son vénérable père accablé par la douleur, y succomber en