per parcequ’il était plongé dans un profond sommeil, et qu’ainsi je n’eusse été qu’à moitié satisfait ; il fallait plus à ma douleur, et je me contentai de le contempler avec ce plaisir qu’éprouve le vautour planant au-dessus de sa faible proie.
— Et pourquoi ne : l’as-tu pas tué ? demanda Cañeri.
— Je n’eusse pas été vengé, puisqu’il aurait péri sans savoir que c’était moi, que c’était Bermudo qui le frappait. Je n’ai pas voulu le tuer, réservant sa vie abhorrée à de plus grands tourmens, à un sort plus affreux, à tous les déchiremens du remords et du désespoir.
— Et comment espérais-tu réussir au gré de tes désirs ? demanda le Maure.
— J’en cherchais l’occasion, et c’était continuellement l’objet de mes méditations ; mais, hélas ! la mort inattendue de mon ennemi rend tous mes travaux inutiles ! Cependant, comme c’est aussi