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gómez arias.

tait son sein, et essuya cette larme qui adoucissait la terrible expression de son regard. Bientôt il fut maître de lui au gré de son orgueil, le sourire sardonique revint sur ses lèvres, ses traits reprirent leur sombre et calme férocité, et il continua en ces termes :

— Gómez Arias, auquel la nature avait prodigué les dons les plus précieux, comme pour servir plus puissamment ses passions licencieuses, Gómez Arias vit Anselma, dont la beauté et l’innocence devaient nécessairement le frapper, et il la choisit pour victime. Maudit soit le jour où son regard perfide se porta pour la première fois sur cette infortunée !

— Elle ne tomba donc pas dans le piége du séducteur ? demanda Cañeri.

— Non, reprit le Renégat ; mais cette douce créature connaissait la puissance excessive de son persécuteur ; et elle tremblait de provoquer sa rigueur, non