Page:Trueba y Cosío - Gómez Arias, Tome 1, 1829.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
64
gomez arias.

bague que pendant le tournoi, lui avait attiré l’admiration de tous les spectateurs, et plus particulièrement celle du beau sexe. Bien des regards lancés par des yeux brillants s’arrêtèrent sur lui ; bien des cœurs battirent avec émotion, lorsqu’il inclina sa jolie tête pour saluer la Reine et les dames de sa cour.

La fière Leonor elle-même ne pouvait entièrement cacher la satisfaction intérieure qu’elle éprouvait des triomphes du jeune Antonio de Leyva ; malgré tous ses efforts, elle déguisait mal un secret sentiment d’intérêt et de joie. Certainement ce n’était point de l’amour ; car, suivant l’opinion générale, elle avait irrévocablement fixé ses affections sur un autre objet. Mais elle était dans cet état d’esprit plus aisément senti que facile à décrire : ce qu’elle éprouvait pour Antonio était trop vif pour n’être que de l’amitié, et trop froid pour être appelé amour ; c’était quelque chose qui