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PAROISSE DE CHARLESBOURG

savons pas si nous nous trompons, mais il nous semble que les écoliers aujourd’hui n’ont pas l’esprit de leur état, ou mieux n’aiment pas leur état, autant qu’autrefois. À présent, dès qu’un écolier est en vacances, ou dès qu’il peut le faire pendant l’année scolaire, il quitte la marque distinctive de son état, le capot bleu et barré, toujours si respecté de tout le monde et qu’on aime toujours à voir. Il prend l’habit laïc, le surtout, le petit chapeau, les gants, la canne… tout l’extérieur, toute l’apparence du jeune homme du monde. Aussi il ne peut plus guère s’amuser et se réjouir en écolier, comme ses devanciers de l’époque dont nous parlons ; au moins sa manière de passer le temps des vacances est bien différente, — nous parlons des grands écoliers. Il ne croit pas qu’il est de sa dignité de faire plus d’une demie lieue à pied : il lui faut une belle et bonne voiture. Contrairement aux anciens écoliers il ne se donne les plaisirs de la chasse et de la pêche qu’en autant que ces exercices ne lui demandent que peu de fatigue. Autrefois, au contraire, on aimait les exercices violents, le travail des champs et de longues