Page:Trudelle - Paroisse de Charlesbourg, 1887.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

178
PAROISSE DE CHARLESBOURG

tenu de faire faire l’appel nominal, le jour de la Saint-Pierre à la porte de l’église avant la messe, de tous les miliciens de la paroisse et d’en faire lui-même la revue. C’était un spectacle qui nous amusait bien et que nous trouvions en même temps bien solennel lorsque, dans notre enfance, nous voyions le Major J. Bte. Renaud, à la prestance digne et imposante et que relevait encore ce jour-là son habit d’ordonnance et l’épée qu’il portait au côté, passer en revue les miliciens de la paroisse que les sergents mettaient en lignes plus ou moins droites. Ces bons miliciens, pleins de cette gaieté française qui ne laisse pas le caractère des Canadiens, répondaient à l’appel de leurs noms en y ajoutant souvent le mot pour rire ; le tout se terminait par le cri de Vive le roi ! comme témoignage et comme preuve de leur loyauté, assez louche dans ce temps-là.

Le Major Renaud était un homme d’un esprit vif et piquant, d’une rare facilité d’élocution et, lorsqu’il parlait en public surtout, le timbre de sa voix forte et solennelle charmait l’oreille de ses auditeurs et les captivait. Il aurait figuré avec avantage parmi les représen-