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PAROISSE DE CHARLESBOURG

bonnes grâces des nouveaux maîtres du pays, et, d’un autre côté, ces nouveaux maîtres avaient besoin de se concilier le clergé et par lui le peuple Canadien, et ils recevaient de Londres des instructions dans ce sens. C’est ce que comprenait M. Morisseaux et bien d’autres curés, ainsi que le gouverneur Carleton lui-même. Ce dernier donc assista, en compagnie de plusieurs officiers, un jour de la fête de Saint Charles, au dîner que M. Morisseaux donnait ce jour-là à plusieurs confrères réunis chez lui pour la fête de la paroisse, qui était alors d’obligation et célébrée avec toute la solennité d’une fête de première classe. Carleton assista même à l’office des vêpres avec ses amis ; mais cela ne fut pas du goût de tous ses confrères ; on fut presque scandalisé de la tenure de ces Messieurs à l’église et on s’en plaignit à l’Évêque. M. Morisseaux n’eut pas de peine à justifier sa conduite dans cette circonstance et à faire voir qu’il avait agi sagement, en les invitant à assister à l’office de l’après-midi, bien qu’ils fussent protestants, d’autant mieux qu’ils n’avaient rien fait d’insultant pour le culte catholique et s’étaient contenté d’examiner, d’écouter