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PAROISSE DE CHARLESBOURG

aux injures de l’air, ainsi que leurs animaux ; les caches qu’on avait faites dans les bois, ont été découvertes par l’ennemi, et par là l’habitant est sans hardes, sans meubles, sans charrue et sans outils pour travailler la terre et couper les bois. Les églises, au nombre de dix, ont été conservées ; mais les fenêtres, les portes, les autels, les statues, les tabernacles ont été brisés. La mission des sauvages Abénakis de Saint François a été entièrement détruite par un parti d’Anglais et de Sauvages ; ils y ont volé tous les ornements et les vases sacrés, ont jeté par terre les hosties consacrées, ont égorgé une trentaine de personnes, dont plus de vingt femmes et enfants. »

« De l’autre côté de la rivière, au sud, il y a environ trente-six lieues de pays établi qui ont été à peu près également ravagées et qui comptent dix-neuf paroisses dont le plus grand nombre a été détruit. Ces quartiers n’ont aucune denrée à vendre et ne seront pas rétablis d’ici à plus de vingt ans dans leur ancien état… L’année prochaine il sera difficile d’ensemencer parcequ’il n’y a pas de labour de fait. J’atteste que, dans cette description de nos malheurs, il n’y a rien d’exa-