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PAROISSE DE CHARLESBOURG

rien vendre que pour de l’argent monnayé, et l’on sait que la monnaie du pays n’est que du papier. Les prêtres du Séminaire, les chanoines, les Jésuites, sont dispersés dans le peu de pays qui n’est pas encore sous la domination Anglaise ; les particuliers de la ville sont sans bois pour leur hivernement, sans pain, sans farine, sans viande, et ne vivent que du peu de biscuit et de lard que le soldat Anglais leur vend de sa ration. Telle est l’extrémité où sont réduits les meilleurs bourgeois. »

« Les campagnes ne fournissent point de ressources et sont peut-être aussi à plaindre que la ville même. Toute la côte de Beaupré et l’Île d’Orléans ont été détruites avant la fin du siège ; les granges, les maisons des habitants, les presbytères ont été incendiés ; les bestiaux qui restaient, enlevés ; ceux qui avaient été transportés au-dessus de Québec ont presque tous été pris pour la subsistance de notre armée ; de sorte que le pauvre habitant qui retourne sur sa terre avec sa femme et ses enfants, sera obligé de se cabaner à la façon des sauvages. Leur récolte qu’ils n’ont pu faire qu’en en donnant la moitié, sera exposée