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LE CONTEUR BRETON

l’arbre et y monta sans écouter les belles paroles de l’Oiseau de vérité. Il décrocha la cage et descendit promptement à terre.

Aussitôt qu’il eut pris pied, Clézé, sans se dessaisir un seul instant de la cage, tira de sa poche l’onguent que lui avait donné la vieille petite femme et le fit sentir à tous ceux qui étaient là étendus morts. Ceux-ci se relevèrent aussitôt et, après avoir remercié Clézé, ils prirent congé de lui et de ses frères qui avaient été les premiers rappelés à la vie.

Les trois frères alors s’éloignèrent à toutes jambes de ce lieu, et quand ils furent arrivés sur la pelouse de la vieille petite femme, ils l’aperçurent venant vers eux.

Elle était toute riante, principalement en regardant Clézé. — Vous avez suivi mes avis, dit-elle à ce dernier, et vous avez bienfait. Il y a quatre cents ans que je suis ici et que je donne des conseils à ceux qui vont à la recherche de l’Oiseau de vérité et, quoiqu’il ne fût pas difficile de faire ce que je recommandais, cependant vous êtes le seul qui ait suivi mes avis. Vos deux frères ici présents savent actuellement ce que valent mes paroles. Quant à vous, Clézé, mon ami, vous pouvez demander à l’Oiseau de vérité tout ce que vous désirez savoir au sujet de votre père et de votre mère ; il vous renseignera parfaitement et vous dira qui ils sont et où ils habitent.

Toutefois, avant de me séparer de vous, je tiens à vous remercier et à vous dire qui je suis. — Je suis la fille d’une puissante reine d’un pays éloigné.