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LE CONTEUR BRETON

puissant que n’était chacun d’eux. Après ces bêtes, vint le roi des fourmis, et il dit : — Moi, dit-il, je te donnerai, Ivon, le contraire des autres, car peut-être il te sera avantageux, selon l’occurrence, de te faire tout petit. — Eh bien, écoute : quand tu voudras, tu seras une fourmi six fois plus mince et plus rapide que chacune de nous. Les corbeaux aussi à leur tour dirent à Ivon qu’ils lui donnaient le pouvoir de se transformer, à son gré, en corbeau, et de voler six fois plus vite que tous les oiseaux qui voltigent entre le ciel et la terre.

Voilà Ivon fort satisfait de ce qu’il avait entendu ; et qui ne l’eût pas été à sa place ? Si bien que celui-ci dit en lui-même : — S’il est vrai qu’ils m’aient donné tant de pouvoir, je ferai avant peu un bon gaillard. — Alors Ivon fait un nouveau somme, car il ne faisait pas encore jour. Quand le soleil se leva, vers le matin, Ivon se réveilla les yeux tout rayonnants. — Il est temps que je parte d’ici, dit-il, pour m’assurer si ces beaux merles m’ont dit la vérité la nuit dernière.

Il regarde autour de lui et, en voyant venir sur la route cinq ou six soldats qui probablement le cherchaient, Ivon dit : — Que je devienne lion six fois plus grand que le plus grand qui existe, six fois plus fort et plus puissant que le plus fort et le plus puissant.

Le voilà à l’instant devenu lion, comme il le demandait, et se dirigeant tout droit au-devant