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LE CONTEUR BRETON

elles, il n’y a pas de mal ; nous allons faire sécher la partie mouillée. — Et elles deux alors de prendre la peau et de la jeter au feu pour la sécher et la brûler.

Aussitôt retentit un coup de tonnerre qui renversa les deux sœurs à terre sur leur face ; le mari arriva en ce moment. — Me voilà devenu malheureux par ta faute, dit-il ; nous étions si heureux ! À ces mots, il lui appliqua un soufflet, tel qu’il en rejaillit trois gouttes de sang sur sa chemise.

La jeune femme demanda alors au Seigneur Dieu et à la Vierge, sa mère, que ces trois gouttes de sang restassent sur la chemise de son époux jusqu’à ce qu’elle les détachât elle-même. Après qu’elle eut dit cela à son mari, celui-ci lui dit à son tour : — Je pars maintenant et vous ne saurez pas pour quel lieu. Avant que vous me retrouviez, vous aurez beaucoup de peine et vous userez, en voyageant, deux paires de souliers en fer et une paire de souliers en acier.

La jeune femme voit alors s’éloigner son époux sur un char d’argent et d’or, tiré dans l’air par quatre colombes d'un blanc éclatant. Peu après qu’elles avaient pris leur vol, elle ne vit plus rien.

Ses sœurs maintenant riaient et avaient le cœur épanoui en voyant qu’elles étaient venues à bout d'exécuter leur mauvais coup. — Actuellement, dit la jeune femme en pleurant à chaudes larmes, actuellement je dois aller à la recherche de mon mari, jusqu’à ce que je le retrouve, où jusqu’à ce