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LE CONTEUR BRETON

et les murs avec son bâton de fer, et examinait toutes les fenêtres qui se trouvaient sur son chemin, en disant : — Y a-t-il là quelqu’un ?

Quand il fut arrivé à une fosse profonde, il se mit le nez dans un petit trou qui se trouvait là, et répéta : — Y a-t-il là quelqu’un ? — Oui, mon brave homme, répondit une petite voix claire et flûtée comme la voix d’un enfant ; elle venait de dessous terre. — Que faites-vous là ? Qui êtes-vous, demanda Jean ? — Je suis fille du roi d’Hybernie, dit la jeune princesse. — Et vous, ajouta-t-elle, êtes-vous un homme ou un ange ? — Moi, on me nomme Jean à la barre en fer, et je suis fils d’un cardeur de Ker-Savater, en Basse-Bretagne ; je vous rendrai service, si je le puis, et j’ai espoir que je viendrai à bout de vous tirer de ce trou maudit. — Que Dieu vous vienne en aide, homme charitable ! C’est mon bon ange qui vous conduit ici, car mon grand-père était aussi de la Basse-Bretagne, et jamais homme n’est venu jusques ici, si ce n’est ceux qui sont pris, comme moi, pour être dévorés par le vieil ogre et ses chiens enragés. — Adieu, dit Jean ; je reviendrai le plus tôt que je pourrai ; priez Dieu et la Vierge Marie de veiller sur moi, et aujourd’hui ou demain, je vous apporterai de bonnes nouvelles.

Au moment où Jean s’éloignait, il entendit la princesse qui disait : — Notre Père, qui êtes au ciel, préservez-nous de mal ! Sainte Marie, priez actuellement pour nous ! Ange de Dieu, continuez

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