Page:Troude ha Milin - Ar marvailler brezounek.djvu/117

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
LE CONTEUR BRETON

mon château, je crois. — Alors, dit le roi, il lui faudra y aller, ou allonger son cou sous le couteau. — Faites à ce sujet ce que vous voudrez ; mais ce que je dis sera fait, ou bien je ne serai jamais votre épouse. — Alors le roi fit dire à Jean de venir le trouver. — Eh bien, lui dit le roi, voici une autre affaire ; il te faut, garçon, aller chercher le château d’or de la fille du roi Fortunatus. — Il faut, sire, que vous ayez perdu la raison pour m’envoyer chercher, si loin d’ici, un château tout d’une pièce. Oui vous a fait croire que je pourrais faire de telles choses ? — Je ne me contente pas de paroles, dit le roi ; il te faut y aller, ou bien dans trois jours, aujourd’hui non compris, tu mourras. Fais actuellement comme tu voudras, je n’ai plus rien à te dire.

Jean fut lors plus affligé qu’il ne l’avait jamais été : — Il paraît, dit-il, il parait qu’il n’y aura jamais de trêve aux travaux. — Et le jeune homme d’aller trouver encore son cheval, en versant des larmes, et de lui dire que cette fois il mourrait. — Et pour quel motif, dit le cheval ! — Parce qu’il me faut aller chercher le château d’or de la fille du roi Fortunatus, lequel château est supporté par quatre chaînes d’or et par quatre lions les plus forts qui soient au monde.

— Je t’avais donné un bon conseil, dit le cheval ; je savais bien ce qui t’arriverait ; tu as été désobéissant, et maintenant tu es puni ; tant pis ! Demain nous nous mettrons en route, et nous