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supposés être les adhérents de l’auteur des dites publications. Nous dirons en réponse à cela, qu’on ne saurait connaître avec certitude les vues de l’écrivain en question que par l’examen de ses écrits avoués… Or il y a eu une telle variation dans les vues soutenues par cet auteur, qu’il est difficile de savoir quelles seraient celles qu’il reconnaîtrait maintenant comme siennes. »

Ainsi parce que l’auteur d’une hérésie est inconséquent avec lui-même et sait embarrasser et embrouiller ses lecteurs par des exposés en apparence contradictoires, les pauvres du troupeau doivent se voir envahir par ses disciples qui viendront répandre parmi eux le poison de ses idées, et les pasteurs, pour se justifier, invoquent précisément ce caractère tortueux de l’erreur, qui la rend doublement dangereuse, et augmente la nécessité d’y opposer une barrière.

4°. Un principe très-dangereux est proclamé dans ce document.

« En supposant même que ceux qui auraient examiné la chose, fussent arrivés à la même conclusion touchant la somme d’erreur positive contenue dans ces écrits, cela ne nous aurait pas guidé dans notre décision à l’égard des individus venus de Plymouth. Car en admettant que l’auteur des traités soit foncièrement hérétique, cela ne nous autoriserait pas à rejeter ceux qui ont été sous son enseignement, avant d’être convaincus qu’ils ont compris et reçu des vues essentiellement subversives des fondements de la vérité ; surtout puisque ceux qui se réunissent à Ebrington-Street, à Plymouth, ont publié, en janvier dernier, une déclaration désavouant les erreurs dont les traités étaient accusés. »

C’est-à-dire qu’un homme pourrait pendant des années enseigner des doctrines reconnues comme foncièrement hérétiques (sociniennes, par exemple) ; le troupeau qui l’autorise à enseigner le socinianisme publie une déclaration désavouant les doctrines qui néanmoins s’enseignent toujours notoirement parmi eux et sont ainsi accréditées par eux. Les membres du troupeau s’adressent ailleurs