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qui s’ouvrait dans la chambre de sa femme, et de ce côté l’accès demeurait libre.

Le lendemain, de fort bonne heure, George Bertram quitta Hadley pour retourner à Londres, et, en arrivant à la gare, se fit tout de suite conduire à son sombre et triste appartement d’avocat, dans le Temple. Son cabinet ne ressemblait pas à celui d’un avocat en exercice. Il ne s’y trouvait point de papiers ou de bureau, et George n’y conservait pas de domestique spécial. Il avait trouvé utile, dans le temps, d’avoir un abri pour s’y retirer en cas de besoin, un chez lui quelconque, et, quand il s’y trouvait, il se faisait servir par une vieille femme de ménage.

En rentrant dans ce charmant intérieur, la vieille femme lui dit qu’un messager était venu en grande hâte ce matin-là, et que, ne le trouvant pas, ce même messager était parti pour Hadley. Bertram et lui avaient dû se croiser sur la route. Le messager n’avait rien dit ; la vieille savait seulement qu’il venait d’Eaton-Square.

— Et il n’a pas laissé de lettre ?

— Non, monsieur ; il n’a rien laissé. Il n’avait pas de lettre, mais il paraissait très-agité. Ce doit être quelque chose de très-important, pour sûr.

Il pourra sembler singulier que George n’allât pas à Eaton-Square, mais il se dit que sir Henry pouvait bien être très-pressé de lui faire quelque communication qu’il serait, lui, bien moins désireux de connaître. Il ne demandait pas mieux que de voir sir Henry Har-