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violemment une première fois, — puis une seconde, — puis une troisième fois plus violemment encore. Le cordon se détacha et vint lui tomber sur la tête, et la sonnette retentit longuement et bruyamment dans toute la maison.

— Thompson, dit-il lorsque le domestique arriva, reconduisez cette dame.

— Oui, mylord.

— Reconduisez-la tout de suite.

— Oui, mylord, dit Thompson qui se tenait debout d’un air irrésolu. Madame, la chaise de poste est avancée.

Madame Wilkinson, loin de s’affaisser, ainsi qu’on aurait pu s’y attendre, trouva la force de se redresser avec une certaine dignité, et dit en se préparant à partir :

— Je trouve que j’ai été fort maltraitée ici.

— Thompson ! hurla le marquis avec fureur, reconduisez madame.

— Oui, mylord, dit Thompson en indiquant le vestibule à madame Wilkinson, d’un geste noble et gracieux. C’était son unique moyen de reconduire cette dame.

En présence d’une nécessité inexorable, madame Wilkinson se retira, mais jamais elle ne tint la tête plus haute, jamais elle ne prit un air plus imposant qu’en regagnant sa chaise de poste ce jour-là. Thompson lui ouvrit la portière et lui offrit son bras pour monter en voiture, mais elle dédaigna tout secours. Elle regrimpa sans l’aide de personne dans sa voiture ;