Page:Trollope - Les Bertram, volume 2.djvu/377

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lord Stapledean était un peu sévère dans sa façon de recevoir les gens, elle répondit qu’il était tout naturel qu’il se fût montré tel à l’égard d’un homme aussi jeune que l’était Arthur. Quand il lui parla de l’auberge où elle aurait à descendre à Bowes, elle se borna à hocher la tête d’une manière significative. Il lui semblait peu probable que lord Stapledean, qui s’était montré si généreux envers elle et les siens, souffrirait qu’elle restât à l’auberge.

— Je regrette d’être contrainte de faire ce voyage, dit-elle à Arthur pendant qu’elle attendait, le chapeau sur la tête, l’arrivée de la voiture qui devait l’emmener.

— Je suis bien fâché que vous l’entrepreniez, ma mère, répondit-il, car je suis certain que vous allez au-devant d’un désappointement.

— Je n’ai pas d’autre parti à prendre. Je ne puis pas voir mes pauvres filles sans asile. Et, refusant avec dignité de s’appuyer sur le bras de son fils, elle monta lourdement en voiture et s’assit à côté du gamin qui devait la conduire.

— Quand faudra-t-il vous attendre, maman ? dit Sophie.

— Il m’est impossible de le dire à l’avance ; mais tu peux compter que dès que j’aurai vu lord Stapledean, je vous écrirai. Adieu, mes chères filles, dit-elle, et la voiture partit.

— C’est un sot voyage, dit Arthur.

— Maman s’y voit obligée, répliqua Sophie.

Madame Wilkinson avait écrit à lord Stapledean