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CHAPITRE XLII


LES SOUCIS DE MADAME WILKINSON.


Arthur Wilkinson fut reçu chez lui à bras ouverts et avec force caresses. Il était fils unique, le chef et le soutien de la famille, et tout naturellement on l’aimait tendrement. Sa mère versa des larmes de joie à la vue de son visage florissant de santé et déclara que l’Égypte méritait son renom biblique de terre d’abondance. Ses sœurs l’entourèrent en souriant, l’embrassèrent et lui firent des questions comme s’il eût été un nouveau Livingstone. Tout parut charmant pendant quelque temps, mais des nuages ne tardèrent pas à obscurcir ce ciel d’azur.

Madame Wilkinson, à part l’inquiétude qu’avait pu lui causer la santé de son fils, n’avait pas été malheureuse pendant son absence. Elle avait régné sans contrôle en sa qualité de pasteur féminin et elle avait adressé journellement au ciel des prières pour la conservation de cet excellent seigneur, mylord Stapledean. Le vicaire qui avait suppléé Arthur était un jeune