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était résulté, et M. Pritchett donna de nouveau cours à ses suppositions en disant qu’il croyait sir Henry trop inquiet au sujet de l’argent du vieux Bertram pour employer des moyens de rigueur avant… Ici M. Pritchett perdit tellement la respiration, qu’il ne fut plus intelligible.

George écrivit sur-le-champ à mademoiselle Baker pour lui annoncer son retour, et pour lui exprimer le désir qu’il éprouvait de voir son oncle. Il ne nomma pas lady Harcourt, mais il suggéra qu’il vaudrait peut-être mieux, vu les circonstances, qu’il ne restât pas à Hadley. Il ajouta qu’il espérait que son oncle ne refuserait pas de le voir, et qu’il n’incommoderait personne en lui faisant une visite d’une heure ou deux. Il reçut par le retour du Courrier une réponse de mademoiselle Baker. Elle l’assurait que son oncle était très-désireux de le voir, et que, depuis la nouvelle du retour de son neveu, il paraissait plus gai qu’il ne l’avait été pendant les deux derniers mois. En ce qui touchait le séjour, George, disait-elle, ferait ce qui lui conviendrait. Mais, elle ajoutait que leur intérieur était bien, bien triste, et qu’il serait peut-être préférable pour lui d’aller et de venir par le chemin de fer au lieu de s’installer à Hadley.

Cette correspondance occasionna un retard de deux jours, et Bertram reçut dans l’intervalle une visite à laquelle il ne s’attendait certes pas. Il était seul et triste dans sa chambre, pensant tantôt à madame Cox et au danger qu’il avait couru auprès d’elle, tantôt à Adela et au bonheur qui attendait peut-être Arthur, tantôt